Les évènements se déroulent au début des années 1990, l'Algérie sombre dans une violence sans nom, le peuple est livré aux milices islamistes qui réclament le pouvoir et l'instauration de la charia ; dans les hameaux, en ville ou dans les casemates des maquis, elles sont organisées pour racketter et semer la terreur. Le récit commence par une fête de mariage célébrée témérairement dans un quartier populaire d'Alger, moment de joie éphémère volé au temps, qui sera suivi par un enchainement d'enterrements expéditifs. L'histoire de familles aux destins croisés et d'amour impossible en temps de guerre ; une guerre qui n'en portait pas le nom, mais qui épouse les traits d'une idéologie mortifère, fauchant la joie et les têtes sur son chemin. Tableau hétéroclite de personnalités, d'idéologies, de quêtes de pouvoir ou d'aspirations eschatologiques. Au fil de ces tragédies se déroule le périple de Cérès, petite faucheuse et symbole hérétique, dont le destin sera scellé à plusieurs protagonistes. Les désespoirs et les infimes espérances qui se sont côtoyés plus d'une décennie durant sont exhumés pour laisser la place aux reliques d'une période sombre de l'Algérie.
Myriam Ath-Ali est née en 1982 à Alger et a vécu une partie de son enfance à Blida, dans l'une des régions les plus touchées par le terrorisme. Elle décide en 2012 d'exorciser sa mémoire et ses blessures avec ce récit expiatoire, inspiré de son vécu, de sa société et de sa vision politique des événements, mais n'osera le faire publier que des années plus tard.