Ma vie, j'l'ai choisie!
Victime d'un AVC le premier jour du printemps il y a deux ans, allongé dans une ambulance du SAMU en direction des urgences neurologiques d'un hôpital parisien, je n'avais en tête _ avant de tomber dans le coma _ que la chanson de Jacques Brel : « Adieu l'ami, c'est triste de mourir au printemps ». J'ai pris conscience à ce moment que quoi qu'on fasse de sa vie, on se rend compte à la fin que l'on a perdu son temps pour pas grand-chose et qu'il est préférable de partir seul _ comme on est arrivé sur terre _ car personne ne vous attend au-delà. Naître, mourir et entre-temps éventuellement se reproduire au mieux en quelques minutes pour les plus habiles ou les plus vantards d'entre nous sont des fatalités biologiques mais un bien mauvais tour à toutes les espèces vivantes sur cette Terre.
Franz Van der Motte est l'auteur d'essais sur la laïcité et l'immigration avec Christophe Heckly et de biographies du Colonel Rossel ; de La Fayette ; Jeanne Labourbe ; Louise Michel et les fusillés d'une grande guerre de 14/18. Sans illusion sur la nature humaine, il se console en aimant « les chats qui ne sont pas tenus de vivre selon la loi des fauves » (Spinoza).