Edith Stein, Joë Bousquet, Philippe Lançon ont chacun des vies très différentes mais ils sont tous trois confrontés au terrible, sur le long terme. Ce terrible n'est pas seulement celui auquel nous pensons si nous les connaissons un tant soit peu. Oui, il y a pour Edith Stein, juive, la déportation et la mise à mort par les nazis. Mais il y a aussi tout simplement, à répétition dans son existence, le fait de se proposer avec bonne volonté pour ceci ou cela qui lui tient légitimement à coeur et d'être systématiquement écartée. Oui, il y a pour Joë Bousquet la blessure en 14-18 et la paralysie qui s'en est suivie. Mais il y a aussi son long confinement de plus de 30 ans. Oui, il y a pour Philippe Lançon l'attentat du Charlie Hebdo et son massacre. Mais il y a aussi le fait d'avoir un visage reconstruit. Ils ne sont pas devenus méchants, ils n'ont pas fait de pacte avec leur souffrance, ils ont même réussi à instaurer une dynamique nouvelle, dans la fidélité cependant à ce qui eut lieu de douloureux et, de fait, demeurait ou demeure. Évelyne Frank en ces pages apprend d'eux pour quand c'est dur et ce qu'elle découvre s'avère bien utile aussi dans le bonheur. Elle nous le livre et voici qu'Edith Stein, Joë Bousquet, Philippe Lançon nous deviennent très proches.
Docteur en Lettres et en Théologie de l'Université des Sciences humaines de Strasbourg, habilitée à diriger des recherches par l'Université des Sciences humaines de Metz, Évelyne Franck(www.evelynefrank.fr) aenseigné en collège avec passion, se tourne maintenant vers du social avec tout autant de passion. Elle a écrit sur la Bible et la poésie contemporaine, mène une réflexion personnelle
sur le long terme dont témoignent d'autres pages, se met dans des Cahiers bonheur à l'écoute d'« amis pour quand c'est dur ». Après Rosa Luxemburg, Mère Teresa, Grand Corps Malade, puis Etty Hillesum,
Christiane Singer, Jean-Paul Kauffmann, nous voici maintenant en contact avec Edith Stein, Joë Bousquet, Philippe Lançon.