« Lui, le père, de longue date, avait la figure, la stature du tyran. Depuis toujours, l’odeur de la terreur. Une odeur de colère qui s’imprègne dans l’air, suinte aux murs, colle à la peau, entretenant une humeur venimeuse. Ce n’était pas simplement qu’il pouvait vous terroriser, vous pulvériser à sa guise, c’était bien plus profond : une menace au-delà des mots, une ondée distillant sa haine froide, presque douce, ténébreuse. Sécrétée par tous ses pores, elle exhalait un effluve aigre, poisseux. Sans doute l’incarnation du mal qui pouvait, plus que le mal, se surpasser, faire sombrer la lumière, calciner l’amour. »
Après des études de philosophie et de sciences politiques, Philippe Lévin-Liu a enseigné en France et en Afrique, avant d’embrasser une carrière de manager public.