À la fois tutsie et hutue, citoyenne du Burundi tout simplement, Nawera a sept ans lorsque la guerre civile burundaise éclate en juillet 1993, livrant le pays à dix ans de violences et de tueries. Orpheline, Nawera vit avec ses deux sœurs chez sa grand-mère Nyokuru, cultivatrice installée sur une colline dans la province de Muramvya. Son enfance est marquée par l’errance, la menace et les massacres dont Jocelyne, sa sœur ainée, sera victime.
« Dans la vie il faut être courageuse et instruite » : ce précepte, maintes fois rappelé par Nyokuru, lui sert de ligne de conduite. Éducation et détermination en bandoulière, de son village d’origine à la capitale, Bujumbura, Nawera fait face à l’insécurité et aux difficultés. Guidée par la foi et l’espérance, la prudence et l’audace, elle nourrit deux rêves d’adolescente : échapper à la soumission et avoir un enfant métis.
Malgré les obstacles, ce sont des initiatives personnelles et, aussi, le hasard des rencontres qui lui permettent de surmonter l’adversité. Un parcours exigeant, une philosophie de vie, une manière d’être, humaniste et optimiste.
Jean-Paul Ginestet, enseignant puis proviseur, a pratiqué une écriture professionnelle au cours de sa carrière. Plus récemment, des rencontres l’ont conduit à retracer l’histoire d’un club de rugby. Il a poursuivi le sillon en suivant les foulées d’un ami, coureur et athlète atypique. Aujourd’hui, il accompagne Noëlla Lacombe dans le récit de son histoire très singulière.