Quand l’accusée a été abusée sexuellement, que l’abusée est accusée d’affabuler...
Après avoir échoué à parler, il faut écrire. Écrire pour se réapproprier son histoire et sa langue, écrire pour ne pas oublier, écrire pour dénoncer, bien sûr, pour crier haut et fort ces infamies. Écrire pour ne pas vomir, ou vomir en écrivant. Et dire enfin « je » pour ne plus être déniée.
Chercher un moyen de dire l’ineffable en grattant sur le papier. Explorer les possibilités qu’offre le langage, en prenant même celles qu’il n’offre pas. Se jouer des formes comme l’on s’est joué de cette enfant. Faire du vomi une poésie, de l’abus un récit, du non-dit un roman… Hurler et choquer, dégoûter et gêner, pour que cela ne se reproduise plus. Jamais.
En faire toute une histoire ? Et pourquoi pas ?
Judith Mar est née en 1995 en Alsace. Avant même de savoir écrire, elle assemblait des lettres et dérangeait sa mère pour savoir si les mots ainsi créés avaient un sens. Après trois années en classe préparatoire, elle vit en Espagne puis au Mexique. Amoureuse des lettres, des langues et de l’enseignement, elle passe ensuite l’Agrégation d’espagnol.