"Mon cher Ben, les villas des arrivistes, les copies de leurs fauteuils Louis XV ou XVI, leurs cigares Tohiba, ne m'impressionnent guère. Revoir un vieux copain, évoquer des souvenirs de jeunesse, ça vous réchauffe le coeur, même si ça pue la nostalgie, les souvenirs que le temps noie peu à peu dans sa brume. Les copains n'ont plus de temps à consacrer aux copains, ils sont trop pris dans leurs bureaux climatisés ou sur les greens avec leurs sacs banane bourrés de gourdins chromés." Par touches légères ou compactes, l'auteur esquisse des tranches de vies familières, poétiques, graves ou cocasses, toutes sous-tendues par une lancinante nostalgie que tempèrent et voilent pudiquement un humour et une ironie à fleur de peau.
Ancien Saint-Cyrien, élève des pères bénédictins de Toumliline et du collège d'Azrou, Marocain berbère né à El Hajeb, Français de coeur et d'adoption, militaire de carrière, Saïd Bilali a écrit, lors des quinze dernières années, une oeuvre littéraire remarquée au Maroc.