L'épidémie de covid nous a tous incités à beaucoup inventer. Peut-être plus encore pour les nôtres, à notre responsabilité confiés, que pour nous, nous voulions faire face, dans l'adversité. Nous voulions même, pour eux, faire advenir en ces circonstances difficiles du bon, du fort, avec, en dépit de tout, des fragments de bonheur.Parmi les initiatives très diverses, il y eut celle-ci : une lettre par jour, envoyée, via internet, à ses élèves en confinement par une enseignante de collège plus très jeune, cherchant, autant que possible, comme éléphante vieille, à pacifier le groupe, à le stimuler aussi.Nous disposons de ce courrier, que ce livre nous partage. A sa lecture, nous retrouvons quelque chose de notre scolarité ancienne, peut-être l'un ou l'autre souvenir du cours de français ou de culture religieuse. Nous repensons aussi à notre propre situation, d'adulte, lors du confinement, le premier. Du concret nous revient à la mémoire, parfois… Mélange de rigueur et de complicité, de tendresse et de distance, parce que fonction et différence d'âge l'exigeaient, cet ouvrage fortement inscrit dans le temps surprend et fait sourire, puis, de façon étonnante, drôle, voire heureuse, fait bouger des choses dans notre propre quotidien ici et maintenant. En dépit de tout ? Pourquoi pas ?
Docteur en lettres et en théologie de l'université des sciences humaines de Strasbourg et de Metz, Evelyne Frank a écrit sur la Bible et la poésie contemporaine. Elle se met aussi à l'écoute, dans une série de Cahiers bonheur d'« amis pour quand c'est dur », dont Rosa Luxemburg, Mère Teresa, Christiane Singer, Jean-Paul Kauffmann, Grand Corps Malade, Philippe Lançon. Elle a enseigné en collège avec passion. Juste avant d'entrer en retraite, elle a écrit, dans le cadre de cet enseignement, une lettre par jour à ses élèves, le temps du confinement, pour les encourager, ce qui nous vaut cet ouvrage.