Biographie de l’auteur de « Drôles de bestioles »
Edmond Purguette fils de viticulteur du var après une scolarité un peu chaotique, mouvementée, mais très enrichissante passe un bac littéraire. Il aurait voulu faire des études de cinéma, mais finira par s’inscrire en section histoire à l’université de Nice. Il effectuera toutes ses études universitaires en étant surveillant (pion) en lycée.
Il présente simultanément le concours d’éducateur spécialisé du ministère de la justice et celui de conseiller d’éducation de l’éducation nationale et réussit les deux concours.
Après une courte hésitation, il opte pour l’éducation nationale. Lors de son année de stage, il paie d’un redoublement son engagement politique lycéen.
À vingt six ans, il est nommé dans un lycée professionnel du bâtiment dans la banlieue lyonnaise en pleine surchauffe où il restera trois ans. Il y découvre des jeunes complètement démotivés, déstructurés souvent issus du lumpenprolétariat local auxquels on apprend à monter des murs ou plâtrer des cloisons…avant de les leur faire démonter ou détruire…Il parvient à convaincre les professeurs de maçonnerie et de peinture à envisager des travaux réels, donc utiles dont les élèves pourraient être fiers en organisant un emploi du temps par quinzaine au lieu du traditionnel emploi du temps hebdomadaire, en regroupant les séquences d’enseignement professionnel pour donner le temps de réaliser des travaux réels dans les locaux d’organismes volontaires (MGEN, MAIF…).Dés son départ pour le midi ces projets seront immédiatement abandonnés..
Il y arrive dans un lycée tout neuf ouvert depuis deux ans avec toute une génération de collègues trentenaires. Tout est à faire, définir les espaces de travail, documentation, étude et détente récréative. Avec quelques collègues, enseignants, conseiller d’orientation et un groupe d’élèves, il contribue à la réalisation du foyer cafétéria (maçonnerie, déplacements de cloisons, carrelage) .Il s’amuse à voir un agrégé de lettres classiques gâcher du ciment avec des élèves des sections technologiques …Il engage plusieurs personnes pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité de la cafet.
Il organise avec des collègues de lettres et de maths un système de monitorat dans lequel un élève qui réussit aide un ou deux élèves qui réussissent mal au cours de séquences basées sur le volontariat le mercredi après-midi …
Et puis l’auteur se présente et réussit le concours de personnel de direction et passe son année de stage dans le même établissement et il y passe la pire année professionnelle de sa carrière. Avec l’arrivée d’un nouveau chef d’établissement contesté dés avant son arrivée s’ouvre une période de conflit, de délitement complet des relations entre les pour et les contres , l’enseignement technique contre l’enseignement général, les non enseignants contre les enseignants : « diviser pour mieux régner »…
Pour la première fois de sa carrière, dans l’incapacité totale à servir, complètement impuissant, il demande sa mutation pour un lycée professionnel d’Aix en Provence dans lequel, il contribue à la création d’un baccalauréat professionnel de vente et la création d’un salon de l’enseignement professionnel destiné aux élèves des collèges.
Il obtient une mutation dans un gros lycée d’Aix grâce au soutien de son ancien patron qui a beaucoup changé et a souvent des relations conflictuelles avec les enseignants…Malgré des désaccords l’auteur parvient à sauvegarder un semblant d’équilibre, de paix sociale. Ainsi il parvient à organiser le dédoublement systématique des groupes de langues vivantes avant les autres établissements. Il sent toutefois le climat se dégrader rapidement…
La maladie, grave et brutale vient fracasser sa carrière et il se demande quoi faire du reste de sa vie alors que le pronostic n’est pas favorable…
Durant son long congé de maladie puis sa mise en invalidité, il dépose et obtient un brevet d’invention validé dans plusieurs pays. Il crée avec quelques amis et connaissances une petite entreprise et parvient à développer plusieurs dispositifs : Un banc pour la vérification des taxis
en s’appuyant sur un texte règlementaire jamais appliqué et un banc pour le contrôle des cyclomoteurs dont le décret d’application sur le bureau d’un premier ministre n’a jamais été signé.
Ce dernier épisode a marqué la fin de ce projet ambitieux en rupture technologique avec l’existant et qui aurait pu … Jamais il n’a pu trouver les bons interlocuteurs, les investisseurs se sont retirés et l’entreprise a connu la cessation de paiement puis la liquidation…
Brutalement l’auteur a vu ses rêves s’effondrer et a été confronté à ses engagements financiers c’était beaucoup !
Il n’a pu sauver sa maison que grâce au soutien familial. Endetté pour des années, il a connu une période de véritable désespérance, de remise en question profonde qui l’ont con duit à rédiger le poème Vaincu, contrepoint à Invictus dont il avait fait sa devise.
VAINCU
La lumière allumée,
Pour que l’œil ouvert, je distingue
La nuit… des ténèbres
Ni diable à maudire, ni dieu à remercier
Incroyant, crédule,
J’ai cru pouvoir Gagner ma vie à la perdre
Tel le Fou, en Espagne,
J’ai bâti des châteaux...
Et n’ai pas cru ma mère
Bien que debout, je suis atterré
J’ai traversé beaucoup… finalement pour rien…
L’étroit chemin s’effondre
Je crève d’impuissance
Inaudible, invisible, illisible…
Je ne suis plus capitaine de rien…
Je ne suis plus qu’une
Ombre… portée
Bourré de médicaments pour ne pas sombrer, dans un deuxième temps, grâce au soutien constant et méritoire de son épouse, il s’est mis à écrire et petit à petit à retrouver un semblant de sérénité et repris confiance.
Il a alors écrit soliloque qui en dit plus que bien des discours avant de voir son livre « Drôles de bestioles » publié pour peut être accéder à une troisième vie ?
SOLILOQUE
— Pourquoi écris-tu ?
— Pour essayer que d’un mal surgisse un bien.
—Tu n’as donc pas assez connu de déboires ?
Tu n’en as pas encore suffisamment pris plein la gueule ?
— Justement, la douleur doit rester à un niveau supportable…
— Tu veux encore faire le malin petit homme ?
— Non, je veux rester debout !… simplement debout et continuer à me battre.
— C’est bien ce que je disais…tu vas encore te ramasser.
— Tu sais : « Celui qui se bat peut perdre, mais celui qui ne se bat pas a déjà perdu. »*
*Bertolt Brecht
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