Au chapitre de sa foi, Rama Bazangika a été baptisé kimbanguiste le 14 juillet 1996 à Mbanza-Ngungu. Chanteur depuis 1999, joueur de la guitare accompagnement et Secrétaire depuis 2004 du Groupe des Guitaristes Kimbanguistes de Mbanza-Ngungu, il a été enthousiasmé du fait qu’un grand nombre de cantiques kimbanguistes inspirés par Dieu Lui-même soient méconnus, particulièrement parmi les jeunes kimbanguistes. Aussi, certains de ces cantiques datant de plusieurs décennies sont bidouillés parce qu’ils ne sont pas fixés par écrit.
Plusieurs cantiques ou messages prophétiques à teneur spirituelle saisissante, relatant l’histoire passé, immédiate et prospective, traitant de plusieurs questions relatives à cette glorieuse, noble et grande Eglise sont négligés. Raison pour laquelle il s’est engagé à écrire voire réécrire les textes des cantiques savamment sélectionnés pour conserver leur authenticité mais aussi leur originalité et éviter une éventuelle altération culturelle car, le cantique est l’un des éléments cruciaux de la doctrine, de la foi et du patrimoine culturel kimbanguiste.
A travers ce premier ouvrage laborieux, il pense donc apporter sa pierre à l’édifice pour la percée de l’Œuvre du Père Esprit Saint et aider les générations futures à exécuter correctement les cantiques captés tel qu’écrit dans le Livre de Deutéronome 31 : 19,21 : « Maintenant, écrivez ce cantique. Enseigne-le aux enfants d’Israël, (…) ce cantique, qui ne sera point oublié et que la postérité aura dans sa bouche (…) »
L’Auteur de cet ouvrage original et génialement thématisé a donc réalisé un travail dont l’utilité est incalculable et a honoré une somme des recommandations des Pères de l’Eglise Kimbanguiste entre-autres :
La première est celle du dimanche, 11 septembre 1921, jour où l’Envoyé Spécial du Christ et fondateur du Kimbanguisme, Simon Kimbangu le visionnaire, a fait retourner à l’école les jeunes de son ancienne Eglise qui s’étaient proposés d’abandonner leurs études pour le suivre. Leur a-t-il demandé de rentrer à Ngombe-Lutete pour y continuer les études du fait qu’ils avaient des rôles majeurs à jouer non seulement au sein de la future Eglise Kimbanguiste mais aussi de la société congolaise ou africaine. Le concepteur de cette œuvre, Enseignant-Chercheur à l’Enseignement Supérieur et Universitaire, ayant saisi ce conseil et habité par des exigences de lumière, a accompli sa part de tâche commune c’est-à-dire assignée aux intellectuels notamment Kimbanguistes en compilant savamment les textes des cantiques, les confrontant pour restituer et authentifier surtout ceux qui étaient bidouillés. Il faut aussi noter que d’innombrables textes des cantiques, pourtant des richesses scientifiques et spirituelles incommensurables mais conservés par des moyens mnémotechniques, disparaissent, sont dans les oubliettes et méconnus parce qu’ils n’ont jamais été publiés. Ce qui fait encore admettre que le constructeur de cette œuvre multidimensionnelle qui sera utilisée par les scientifiques, les philosophes ou non, de toutes les couleurs et tendances, met en relief la nécessité en faisant la promotion de la scribalité. Car, le proverbe latin fait savoir que « verba volant, scripta manent. » (les paroles s’envolent, les écrits restent).
Deuxièmement, l’auteur a obéi à l’instruction de Papa Simon Kimbangu, du 27 juillet 1921, édictée lors de ses enseignements dans la forêt de KuMbuma, citons : « (…) En vérité, je vous le dis : ‘Lorsque vous chantez, saisissez les paroles de vos chansons et méditez-les afin de comprendre ce que le Seigneur veut vous dire à travers elles (…) »
Les autorités coloniales et ecclésiastiques belges, ‘étant parmi les premières à appliquer inconsciemment cette recommandation’, ont arrêté Papa Simon Kimbangu à cause des cantiques produits par lui-même ainsi que les adeptes de son Mouvement religieux, traduits et jugés séditieux. Mais en réalité, ces chants religieux ne faisaient qu’annoncer le bouleversement du système total de domination qui paralysait le Congo-Belge, l’Afrique, quelques parties du monde et un nouvel ordre mondial. Si les Belges, de l’époque ont beaucoup appris à travers les cantiques en vue de saisir profondément le projet révolutionnaire de Simon Kimbangu, en analyser scrupuleuse les textes des cantiques de son Ecclésia, pourquoi pas nous ? C’est encore pour cette raison, est-il important de ressasser, que l’auteur les a assemblés et catégorisés.
Enfin, la dernière consigne inhérente aux cantiques est de Son Eminence Joseph Diangienda Kuntima, alors Responsable officieux du Mouvement Kimbanguiste à Léopoldville (actuelle Ville de Kinshasa). Secrétaire au cabinet du Gouverneur Peigneux et muté à Luluabourg (actuelle Ville de Kananga) en septembre 1950, cette Icône a fermement préconisé aux Kimbanguistes ce qui suit avant de quitter Léopoldville : « (…) Vous devez prier constamment et aussi, chantez pour la gloire de Dieu ! Car, chanter c’est prier deux fois. Je vous demande (donc) de chanter beaucoup et régulièrement (…) »
Ces deux personnages visionnaires et Chefs de la Communauté kimbanguiste, avaient parlé en connaissance des causes. Par conséquent, nombreux parmi les kimbanguistes adorent chanter sans habituellement critiquer ce qui constitue la substance du chant, sa quintessence, son contenu essentiel.
Cette carence de réflexe analytique fait que beaucoup de mystères passent par-dessus leurs têtes. Ce qui maintient la plupart dans l’obscurantisme et la distraction du point de vu cognitif et spirituel.
C’est, en somme, dans cette optique que Rama Bazangika Musunda wa Sadi, digne fils du Groupe des Guitaristes Kimbanguistes, emboîtant le pas à la Direction générale du Département des chants kimbanguistes, met à la disposition du public cet outil de haute facture. Ce vadémécum regorge des textes des cantiques kimbanguistes à foison, originaux, non commentés, bestsellers, choisis, pathétiques, puissants, subjuguants, expertement organisés autour des thèmes et caractérisés par une certaine ancienneté et contemporanéité.
Mettant fin aux spéculations, il est avantageux de laisser le soin et le temps aux Kimbanguistes et non-kimbanguistes, aux chercheurs et lecteurs, d’y retrouver des inspirations, des instructions traçant une ligne de conduite, des réponses surprenantes et exclusives à des multiples interrogations existentielles, des savoirs bien étalés, précieux, des faits projecteurs étant des soubassements des événements subséquents,… utilisables à des multiples fins et dans le but de corriger leurs lacunes, d’enrichir leurs connaissances du kimbanguisme viscéral, de résoudre leurs énigmes en y trouvant des réponses, de se conformer à la volonté divine, de connaitre en avance et de prévoir certains phénomènes, etc. Voilà donc le trésor que contient ce Livre !
Il faudra donc s’en procurer pour bénéficier de toutes ses ressources. Le savoir est toujours capital et sauve n’importe quand ! « Il faut secouer très fort l’arbre de la connaissance pour qu’il laisse tomber les fruits de la connaissance. » (Philippe Bouvard dans Mes dernières pensées sont pour vous, 2017)
Né d’une famille kimbanguiste un certain 25 mars 1980 à la Clinique Noki de Mbanza-Ngungu, marié à Mimie Bitondo Laïsi et père d’un garçon, Rama Bazangika Musunda wa Sadi est, depuis plus d’une décennie, enseignant-chercheur et Chef de Travaux à l’Institut Supérieur Pédagogique de Mbanza-Ngungu, affecté au Département de Physique et Sciences Appliquées. Actuellement, il est Secrétaire Général Académique à l’Institut Supérieur de Techniques Appliquées de Gombe-Matadi et doctorant en physique à l’Université Pédagogique Nationale de Kinshasa.
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